La dialyse

La dialyse

Qu’est-ce que la dialyse ?

La dialyse est une technique médicale qui permet l’épuration du sang. En d’autres termes, elle a pour but de nettoyer et filtrer le sang le sang de ses déchets habituellement éliminés par le rein. Dans le domaine de la dialyse, il existe deux méthodes principales que nous allons voir plus en détails.

L’hémodialyse

La première méthode de dialyse est celle que l’on appelle l’hémodialyse. Cette technique résulte en un échange à l’extérieur du corps entre le sang et un liquide (dialysat) à travers un filtre artificiel (dialyseur).

La dialyse péritonéale

La seconde, quant à elle, consiste en un échange entre le dialysat et le sang au travers du péritoine (fine paroi entourant les organes abdominaux) qui agit comme un filtre naturel. Un cathéter posé de manière permanente permet le transfert.

Pourquoi faire une dialyse ?

Le recours à une dialyse est, sous prescription médicale, indiqué en cas d’insuffisance rénale (aigüe ou chronique) afin d’être en mesure de suppléer les reins dans leurs diverses fonctions: épuration du sang et traitement des déchets.

Chiffres-clés

En 2018, 3,7 millions de personnes sont impactées par l’IRCT dans le monde dont 3 millions dialysés. En France, cela concerne 90 000 personnes dont 49 300 personnes traitées par dialyse. Avec un rythme en moyenne de 3 séances de 4h/semaine, ce n’est pas moins de 7,6 millions de séances réalisées en France.

+ 1175 dialysés par rapport à 2017 (France).

Principe

Après que le patient soit correctement installé et que (les fistules ont été minutieusement lacées) l’ensemble des étapes ont été minutieusement réalisées, la séance de dialyse peut prendre son cours:

 

A l’aide d’une pompe situé en amont de la fistule, l’aiguille artérielle sera en mesure de récupérer le sang impur (le sang dit « non-filtré) afin de le déposer au sein du dialyseur.

Un flux d’échange s’établira entre ce dernier et deux poches annexes (l’une pour le stockage des déchets et l’autre pour le stockage du dialysat). Après que le sang non-filtré ai été déverser dans ce contenant, les déchets sanguins iront directement vers la poche correspondante (poche des déchets) d’une part, et d’autre part, le dialysat s’injectera directement dans le dialyseur.

Une fois le sang du patient dialysé épuré et filtré, il rejoindra la circulation sanguine normale via l’aiguille veineuse.

Rôle de l’infirmière en hémodialyse

L’infirmière en hémodialyse doit assurer des soins de qualité. Pour y répondre, elle devra avoir une bonne formation théorique et pratique.

L’infirmière doit mettre l’accent sur deux éléments: la sécurité et l’efficacité.

Le patient en IRC nécessite des épurations extra-rénales itératives à raison de 2 à 3 séances / semaines, d’une durée de 2 à 4h30.

Conformément (au Code de la Santé Publique ou à l’article), l’infirmière assure également:

– comme dans tous les services, MIDE est responsable des commandes de pharmacie et doit gérer son stock,

– la programmation des examens prescrits

– l’éducation et l’encadrement : patients, aides soignantes, étudiants en soins infirmiers,

– le contrôle de la distribution des repas,

– l’élaboration de protocoles, et à leur remise à jour.

 

Les différentes étapes d’une séance d’hémodialyse

  1. L’accueil du patient

Si première fois, le patient devra être informé de toutes les étapes de son traitement.

Dans la plupart des cas, il a déjà été informé par l’équipe soignante du service de néphrologie ou par le néphrologue qui l’a reçu en consultation et qui a décidé du traitement.

Un abord vasculaire a été créé : FAV, pontage ou KT. L’infirmier(e) éduquera le patient par rapports aux conduites à tenir.

L’infirmier(e) fera ensuite un bilan de ses connaissances, appréhension et attentes, et complètera son information afin de le rassurer.

Une visite du centre d’hémodialyse s’impose et l’IDE donnera des indications sur son mode de fonctionnement.

        2. Le déroulement de la séance

– préparation du matériel : générateur, montage du CEC, purge, préparation dialysat.

– accueil du patient: poids à l’entrée, installation dans son lit, prise de TA/pouls/température.

– avant le branchement, l’IDE vérifie les différents paramètres inscrits dans le cahier, selon les prescriptions : dialyseur, concentré acide, aiguilles, atcg, médicaments à injecter en cours de séance, les examens à effectuer.

Si KT, préparation du set à branchement de KT.

– elle programme le générateur : temps de séance, perte de poids, variation de Na, la température du dialysat.

       3. Branchement

   – La ponction de l’abord vasculaire : le patient autonome aura au préalable laver le bras de la FAV au savon doux. L’infirmier(e) contrôle le thrill par palpation et recherche tout signe d’infection (rougeur, gonflement). Le port de casaque, gants stériles, masque et lunettes sont indispensables. Le bras de la fistule est posé sur un champ stérile, et désinfecté (en 3 temps si le bras de la fistule n’a pas été lavé avant). L’IDE positionne ses 2 aiguilles et les fixent solidement. Les éventuels bilans sanguins sont prélevés à ce moment précis et/ou dextro.

   – le KT doit être effectué par deux infirmier(e)s avec une aseptie rigoureuse et selon un protocole de soins établi.

       4. Démarrage de la séance

La ligne artérielle est connectée à l’aiguille artérielle ou au KT. La pompe à sang est mise en route à une vitesse de 150ml/mn. Elle entraine le sang dans le CEC en chassant le sérum physiologique contenu dans les lignes et le dialyseur.

Lorsque le circuit devient rosé au niveau du piège à bulles veineux, la pompe est arrétée et la ligne veineuse est connectée à l’aiguille veineuse ou KT.

La pompe à sang redémarre à 50ml/mn, puis est augmentée progressivement selon la prescription médicale (250 à 300 ml/mn), en surveillant la PV et le bras du patient.

L’atcg est injecté dans le circuit sur le site rouge pour éviter la coagulation de la CEC. Cette anticoagulation peut être continue à l’aide du pousse seringue. On utilise de l’heparine standard ou de l’HBPM.

L’IDE vérifie les débits.

Elle recontrôle la TA du patient.

Tous les paramètres sont notés sur la feuille de séance pour validation

Après le branchement, le patient prendra une collation ou un repas. (pendant les 2 premières heures).

       5. Surveillance en cours de dialyse

L’IDE note toutes les heures la TA pouls et paramètres de la machine, Elle l’interroge sur son ressenti tout au long de la séance, Elle prévient les éventuels incidents.

Lors de la dernière heure de dialyse, l’IDE prépare son débranchement : EPO, hémostatique, bande, verrou héparinique (si KT sous clavière), Antibiotiques, vitamines…

       6. Le débranchement

Lorsque le temps est écoulé et la perte de poids atteinte, on procède à la restitution du sang du patient. Si cela a été prescrit, elle prélèvera le bilan sanguin sur le site artériel (rouge) avant la restitution. Elle injectera les médicaments prescrits (EPO, vitamines,…) Elle procède à l’ablation des aiguilles. Soit le patient se comprime seul, soit l’aide-soignante ou elle-même comprime le patient. Puis, elle fera un pansement stérile non compressif sur chaque point de ponction.

Elle prendra la TA couchée/debout (hypotension orthostatique). Elle pèsera le patient à la sortie et notera tous les éléments nécessaires dans le dossier de soins pour le suivi.

       7. La désinfection

A la fin de chaque séance, l’IDE procède au nettoyage externe du générateur à l’aide d’un produit désinfectant, tandis que le circuit intérieur est désinfecté en programmation automatique suivant le protocole du centre.

Les centres utilisent plusieurs désinfectant majoritairement Anios à diluer ou sous forme de spray. Ces désinfectants ont un pouvoir virucide, fongicide et bactéricide.

Avant d’installer les patients de la séance suivante, la salle est nettoyée.

       8. Mise en attente

Le patient est mis en attente dans une salle sans surveillance pour attendre le transporteur. Lors de cette étape, il se peut que les points de ponction se remettent à saigner abondement sans que le patient sans aperçoive. Et souvent, quand, ce dernier, est ramené par l’ambulancier qui le transporte dans un fauteuil que des gouttes de sang s’écoulent petit à petit sur le chemin. C’est ainsi qu’on les a surnommés les « petits poucets ».